Surdoué :
Le terme « surdoué » est un néologisme employé pour la première fois en 1946 à Genève par le docteur Julian de Ajuriaguerra pour désigner un enfant « qui possède des aptitudes supérieures qui dépassent nettement la moyenne des capacités des enfants de son âge. »
De nos jours encore, la précocité intellectuelle est assimilée à un fonctionnement intellectuel supérieur nommé: « Surdoué ou Douance ». Et si tout cela était faux !
Que désigne le terme barbare de Surdoué :
Étymologiquement le mot « surdoué » qui vient du latin « dotare » signifie être doté de, ainsi ajouté au préfixe « sur » qui désigne « au dessus de ». Assembler les deux désignerait une personne qui serait doté de quelque chose de supérieur par rapport aux autres, disons simplement au plus grand nombre. Le Haut Potentiel Intellectuel ou la rapidité de penser sa pensée est une façon de réfléchir de façon plus complexe et plus rapide qu’une grande majorité de la population. Les enfants présentant un Haut Potentiel Intellectuelle (HPI) sont souvent confrontés à une comparaison avec ce qu’on appellera ici les « enfants lambdas » : le WISC V qui est aujourd’hui le test le plus répandu pour l’évaluation de l’intelligence ou du potentiel intellectuel est celui qui permet, le plus aisément de percevoir ce fonctionnement intellectuel si particulier et si intéressant (et de les différencier du plus grand nombre appelée la « norme » – QI entre 90 et 100) . Selon ce test reconnu, l’enfant présentant un Haut potentiel intellectuel ou ici désigné de « Surdoué », démontre un QI total au dessus de 130, si l’ensemble des indices sont homogènes et/ou si l’enfant présente une note au dessus de 130 dans l’un des 5 indices ( ICV, IVS, IRF, IMT et IVT).
Es-tu Doué en quelque chose cher enfant ?
Nous ne viendrons ici aucunement sur la définition de l’intelligence que nous pouvons trouver facilement dans tous les manuels de psychologique ou sur internet. L’enfant lambda, l’enfant dans la norme (moyenne) avec qui l’enfant Haut Potentiel intellectuel est en perpétuelle confrontation, dans les notes, l’attitude mais aussi la façon d’être, semble aux yeux de tous plus « simple » à gérer. Mais l’enfant Haut potentiel est il réellement plus doué que les enfants lambdas ? Certainement plus complexe, plus rapide (…) mais le « plus » dont nous parlons est-il une dotation supplémentaire ? Un « plus » n’est-il pas censé être un degré supérieur, une grandeur qui se veut positive. Énoncer à un enfant qu’il est Haut Potentiel intellectuel serait alors lui infliger une pression de performance, de bien-être et de posture, qui l’obligerait à tendre vers la perfection.
Tu as le Potentiel d’un Grand champion :
L’intelligence chez la personne qui présente une précocité est à l’image de sa réflexion : multiple et parfois facilement complexe. Cette réflexion qui se doit d’être quasi bilinéaire pour les lambdas devient alors une réflexion en arborescence pour les HPI. S’ouvrir au monde devient alors une complexité débordante (pour certains), dans laquelle une chose entraîne un milliard de possibilités étant, pour chacune d’entre elles, imbriquées dans un milliard d’autres espaces et lieux de réflexion et ainsi impliquant une hyperémotivité réactionnelle. L’intelligence ne se décline alors plus en un simple (c’est un bien grand mot) fonctionnement cognitif mais dans un fonctionnement global intense et complexe à la fois. Ce qui est perçu par l’ensemble de la population, comme étant un fonctionnement cognitif performant, prend la forme d’une hypersensibilité et une gestion de cette émotivité complexe.
« Un grand pouvoir (potentiel) implique de grandes responsabilités :
Comment réussir à assimiler et survivre (psychiquement et émotionnellement) à une somme astronomique d’informations sensorielles bonnes ou mauvaises, émanent d’un point unique et que les autres perçoivent « simplement ». En quoi le « simplement » peut-il autant affecter le HPI : l’aspect souvent linéaire d’une situation allant d’un point « A » à un point « B », se transforme en un labyrinthe de pensées, dans lequel plus d’un se perdrait, mais qui devient un chemin aisé à prendre pour l’enfant HPI. Comme Thésée guidé par Ariane, le petit zèbre arrive à retrouver le fil de SA pensée et aller vers ce qui lui semble essentiel avec une certaine rapidité, mais à quel prix ?
Vivre les choses intensément, ressentir chaque parcelle d’une réflexion devient lourd et la gestion des émotions en dévient intenable. Tel Atlas portant la voûte céleste sur ses épaules, le précoce intellectuel se doit de porter toute la réflexion, la sensibilité et l’angoisse que ses deux entités (A et B) entraînent, sur ses épaules. La simplicité devient alors une facile complexité. Réfléchir rapidement est d’une simplicité sans nom, car naturelle et non voulu, mais la rapidité par laquelle celle ci peut « s’enfuir » devient alors complexe à gérer et peut entraîner aussi bien un cataclysme émotionnelle qu’un tsunami de bonheur intense et ingérable.
« SA pensée» (comme indiqué plus haut) désigne le fonctionnement en arborescence dans lequel une sorte de programme internet neuronale s’établit chez l’enfant HPI : le fonctionnement en réseau, lui permet d’avancer, certes par moment en marge du fonctionnement de la classe ou de la demande initiale de l’enseignante, et de retrouver une certaine logique qui lui est propre et dans laquelle il va investir sa motivation.
Le fil d’Ariane qu’il va établir ne lui permet pas à coup sûr de retrouver la pensée « normative » de l’école, qui est d’expliquer un résultat avant de le donner, mais lui permet de faire des liens entre différents sujets ou thèmes qui ont un intérêt pour l’enfant. Etre doté de cette intelligence, de cette sensibilité exacerbée, de cette propension à vouloir mettre du sens partout, même derrière l’injustice la plus profonde, est-il réellement un don (ou est-il perçu comme un don) ? La complexité qui devient leur quotidien entraîne une différence, une distance avec le lambda qui ne va pouvoir imaginer, anticiper ou même se projeter dans cette facile complexité. Dire aux enfants précoces qu’ils sont surdoués équivaut à dire à un enfant qu’il a quelque chose en plus que les autres, non pas de « plus » grand, « plus » beau, « plus » facile alors qu’il ne le perçoit pas comme cela. Lorsque nous évoquons avec certains jeunes HPI, la possibilité qu’ils soient intelligents (pas forcément plus intelligents), ceux-ci rétorquent immédiatement qu’ils sont normaux. Cette peur de la différence qu’ils perçoivent tant, ce décalage qu’ils vivent au quotidien, les mets dans un inconfort total. Cet aspect SURDOUÉ, met dans une situation complexe l’enfant HPI qui présente des capacités. Le surdouement est et se doit d’être associé à un nombre réduit d’enfant qui présente des capacités homogènes, et qui semblent réussir scolairement. Désignons les de « Doué d’un Haut Potentiel », « précocement doué » ou « doué d’une arborescence intellectuelle (DAI) parait ici plus approprié. La nomenclature actuelle les classes dans la catégorie des « Haut Potentiel Intellectuel », ce qui peut devenir une fois de plus, poids lourd de sens :
« Si je suis doté d’un potentiel, c’est que je suis censé y arriver. Alors pourquoi moi je suis en échec ? » me demande Théo.
La potentialité dévoile des ressources qu’un enfant (ou adulte) peut exploiter ou qu’il se doit de mettre en lumière. Une question s’ajoute alors aux innombrables réflexions : Le Haut Potentiel Intellectuel disparaît-il avec les années? La réponse est bien évidemment « NON » et un grand NON ! Le HPI est doté d’un fonctionnement qui perdurera toute sa vie. La question de « ne plus être précoce » ou de « perdre ce fonctionnement en devenant adulte », n’est qu’un fantasme ou une anxiété réellement que ressentent beaucoup d’entres eux ainsi que leur entourage familiale. Un fonctionnement, un particularité, un trait de personnalité comme l’est le HPI ne peut disparaître, mais il demande à être exploité pour être le plus fonctionnel possible : « un grand pouvoir implique de grandes responsabilités, j’ai reçu là un don, une malédiction » énonce Peter Paker. Le HPI est un super pouvoir qui se doit d’être exploité pour faire de grandes choses. La prise de conscience de cette rapidité d’exécution de ses fonctions cognitives se doit d’être accompagné pour permettre à l’enfant d’exploiter aux mieux ses capacités et de prendre confiance en lui et ne pas se laisser aller à une gestion des émotions qui peut tendre à une situation chaotique. Le HPI est un super pouvoir qu’il faut accompagner pour permettre à l’enfant (adulte en devenir) de se développer le mieux possible. Accompagnons nos petits super héros vers une meilleure connaissance d’eux-même mais surtout le monde extérieur vers une compréhension de leur fonctionnement qui est tout sauf une facilité !
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